Lors de l’acte XIII du mouvement des Gilets jaunes à Paris, un fourgon Vigipirate de l’opération Sentinelle, stationné près de la tour Eiffel, a été incendié. Un rapport de police, révélé ce lundi matin par le Parisien, indique que l’individu suspecté d’avoir mis le feu a été suivi toute l’après-midi par des policiers en civil. Le jeune homme se serait livré à de très nombreuses dégradations.
« Indignation et dégoût », déclarait Christophe Castaner samedi soir après l’incendie d’un fourgon de militaires Sentinelle par un manifestant en marge de la mobilisation des Gilets jaunes à Paris. La vidéo, largement relayée sur les réseaux sociaux, a suscité l’indignation des membres du gouvernement. La police est parvenue à identifier le parcours du casseur responsable de cette dégradation, nous apprend le Parisien ce lundi matin.
Tout au long de la journée, le suspect, un jeune homme de 25 ans entièrement vêtu de noir, cagoulé et ôtant épisodiquement son Gilet jaune pour se fondre dans la foule, s’est livré à de très nombreuses dégradations. Ces manifestations ont réuni quelque 51 400 personnes sur l’ensemble des foyers de mobilisation, dont 4 000 à Paris. Repéré et pris en filature dès 14 heures
« Notre attention est attirée par le comportement d’un individu au milieu d’une foule. Disons qu’il est particulièrement hostile à la présence de fonctionnaires de police… », indique le rapport de police de la compagnie de sécurisation et d’intervention de Paris, qui a interpellé le suspect dans le VIIIe arrondissement de Paris. Dès 14 h, ce dernier se trouve dans les premiers heurts boulevard Saint-Michel. Armé d’un marteau, il s’attaque déjà aux vitrines d’une banque.
Il l’ignore, mais il est surveillé par des fonctionnaires en civil qui garderont l’œil sur lui toute la journée. S’ils décident cependant de « différer » leur interpellation, c’est « au vu de la présence hostile de très nombreux manifestants ». Le suspect est ensuite identifié en train de casser la devanture en marbre d’une agence d’assurances. Les bris de marbre serviront de projectiles contre les forces de l’ordre.
Soupçonné d’avoir incendié une Porsche
Son expédition l’amène ensuite à détruire des caméras de vidéosurveillance ainsi qu’une voiture de police Golf stationnée rue Pasteur dans le XVe arrondissement. Pour ce faire, le jeune homme lance des barrières de chantier. Les policiers en civil renoncent une nouvelle fois à l’interpeller mais filment les exactions du casseur.
Peu avant 16 h, ce dernier dérobe un ordinateur dans une agence d’assurance avant de le détruire sur le trottoir rue des Volontaires. Six minutes plus tard, il est observé en train de détruire les vitres d’une Porsche noire avant de jeter un carton enflammé dans l’habitacle.
Rue Émile-Pouvillon (VIIe), il pénètre dans une Honda grise, retire le frein à main et s’amuser à déplacer le véhicule. Les fonctionnaires de police notent « qu’il enlève régulièrement son gilet jaune lorsqu’il commet des dégradations afin de se fondre dans la masse ».
Il appartiendrait aux anarcho-autonomes
Arrivé à la tour Eiffel, le jeune homme commence par s’en prendre aux vitres de protection du monument. Il décide ensuite de s’en prendre à un véhicule Vigipirate de l’opération Sentinelle. Les policiers en filature expliquent l’avoir identifié en train de « passer son corps » dans le fourgon. « Notons qu’il ressort de ce véhicule qui prend immédiatement feu », décrivent-ils.
Le suspect sera finalement arrêté à 17 h 55. Il décline d’abord une fausse identité, mais est finalement identifié par les services de police. Connu de la Direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP), il appartiendrait à la mouvance anarcho-autonome. Il a été placé en garde à vue au commissariat du XIIIe arrondissement.